COUP DE PROJECTEUR SUR UN INGENIEUR DU SON
Qu’est ce qu’un ingénieur du son?
Quel est le meilleur ingénieur du son en ce monde? En musique, inutile d’essayer d’y répondre. En effet, les réponses n’ont rien d’objectif et pour cause, tout est affaire de ressenti, d’émotions. Quelqu’un aime telle ou telle musique, un autre n’aime pas. Pour autant cela veut il dire qu’un des deux a raison? Evidement non. Alors qu’on soit musicien ou ingénieur du son, on est forcément soumis à la même règle: être aimé ou ne pas être aimé.
A ce titre, l’ingénieur su son est donc un peu artiste. Il prend parti, il fait des choix, qui plairont à certains et pas à d’autres. En revanche on peut tous s’accorder à dire quand un enregistrement et/ou mixage est réussi ou pas au delà de tout jugement lié à la musique en question.
Alors parlons d’un ingénieur du son, un illustre, quelqu’un qui a apporté énormément au métier d’ingénieur du son, Steve Albini.
Steve Albini, Un ingénieur du son hors du commun
Pourquoi parler de Steve Albini? Parcequ’on aime son travail. D’accord. Mais cela ne suffit pas. On pourrait ne pas l’aimer mais tout de même trouver intéressant d’en parler. Steve Albini est un cas à part dans les milieu des ingénieurs du son. Un ingénieur du son américain qui s’affranchit de toutes les modes, et n’a les oreilles rivées que sur ses clients, les musiciens. Depuis qu’il a commencé dans ce métier, il a acquis beaucoup de matériel, créé son propre studio Electrical Audio, mais n’obéit toujours qu’à une seule chose: Les musiciens savent jouer leur musique et l’ingénieur du son ne doit pas transformer leur projet. Il est là pour enregistrer le mieux possible ce qui est joué. Steve Albini ne se pose pas en producteur, étiquette qui lui pourtant souvent collée. Il est ingénieur du son « recording engineer » comme il se définit lui même.
Pourquoi est il tant apprécié par les groupes? Puisqu’il ne s’inscrit pas dans les modes dictées aux musiciens et ingénieurs du son, pourquoi tant de musiciens lui font ils confiance?
Un ingé son qui travaille en tout analogique
La plupart des studios sont passés au numérique. Les autres se sont écroulés. Steve Albini a résisté. Convaincu de l’obsolescence du numérique, il préfère passer du temps à préparer le matériel relatif à l’enregistrement analogique (sur bandes magnétiques). Cela est couteux mais comme il le dit lui même, « il n’y pas d’autres moyens de s’assurer pouvoir ressortir des enregistrements dans 20 ans. Un ordinateur est obsolète. Le logiciels également. Vos mixages d’aujourd’hui, que deviendront ils dans des ordinateurs? Il y a trop de risques de les perdre.
Un ingénieur du son avec … un son?
Les groupes qui apprécient Steve Albini sont des groupes qui cherchent ce son brut de décoffrage qu’il sait si bien faire. Ce n’est pas léché du tout. Le résultat est souvent râpeux. Beaucoup de ces groupes sont issus du rock et ses dérivés. Steve Albini a réalisé un coup d’éclat dans son précédent studio avec Surfer Rosa des Pixies. Un album enregistré en 10 jours dans sa maison. 10 jours d’enregistrement et… pas de journées de mixage supplémentaires. J’exagère à peine. Voilà la recette, si on peut parler de recette, de Steve Albini. Le son enregistré doit être le son que les musiciens veulent entendre sur leur disque. Alors c’est sur, tous les groupes ne peuvent pas se satisfaire de cela. Bien des groupes aiment les productions longtemps travaillées en studio, la post production. Cet ingénieur du son, au contraire, s’appuie sur la longue expérience scéniques des groupes, et tâche de retranscrire cela au mieux en studio. Pour les groupes de rock, grunge, (mais pas que) qui ont écumé les salles de concerts et qui savent ce qu’ils veulent, Steve Albini est un ingénieur du son parfait.
Kurt Cobain après Smell like Teen Spirit a choisi Steve Albini pou enregistrer In Utero. Ce disque marqua clairement un tournant dans l’univers de la production musicale. Les gens ont aimé ou détesté. Ecoutez donc:
Quelques albums enregistrés par Steve Albini
FIRE WITHIN FIRE – Neurosis – Post Metal – 2016
RID OF ME – PJ Harvey – Rock – 1993
PLUG – Sloy –
WALKING IN TO CLARKSDALE – Jimmy Page et Robert Plant
et tant d’autres!
Neurosis, par exemple ne fait appel qu’à Steve Albini depuis des années…
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